Le jazz vocal à Paris

Avant de vivre en France, je ne savais pas que le jazz vocal à Paris était une telle institution. Bien sûr, on sait que Cole Porter, Miles Davis et Blossom Dearie ont passé du temps dans la ville lumière, et j’ai eu la chance d’entendre les grands artistes du genre, Shirley Horn, Betty Carter, Diana Krall et Kurt Elling dans un petit club parisien qui n’existe plus, La Villa.

MM24Victoria-Rummler-chanteuse-de-jazz-pop-EyesClosedMM25

Mais en plus de ces évènements musicaux, Paris cultive une vraie passion pour l’apprentissage et l’expression du jazz par le chant, bien que la France ne soit pas un pays où l’on chante dès son plus jeune âge. Ma relation amoureuse avec le jazz vocal à Paris a commencé avec les bœufs vocaux au Studio des Islettes, un autre lieu mythique qui n’existe plus. A côté de Barbès, un quartier populaire au nord de la ville, ce petit club était géré par un togolais souriant, avocat et passionné de jazz, Patrick Tchiakpé. On y accédait en sonnant au portail dans une petite ruelle sombre et silencieuse. A l’intérieur du lieu il y avait de vieux fauteuils, l’odeur de tabac et la bière pas chère. Le piano semblait prêt à rendre l’âme, mais on passait de bons moments musicaux quand même, dans une ambiance décontractée, authentique. J’ai même eu la chance d’animer le bœuf vocal plusieurs fois. Ce fut un plaisir d’accueillir des chanteuses en herbe (et un chanteur de temps en temps). Il y en a plein qui font carrière aujourd’hui, 15 ans plus tard.

D’autres lieux pour explorer le jazz vocal à Paris sont le Café Universel, près du Jardin du Luxembourg, et Autour de Midi et Minuit, près du fameux Moulin Rouge. Dans ces clubs accueillants et pas chers il y a des bœufs vocaux régulièrement, et la programmation est souvent axée sur le chant. Le Swan Bar, vers Port Royal, est aussi présent dans ce genre, depuis plusieurs années.

Vive le jazz vocal à Paris, en France, dans le monde…