Archives annuelles : 2017

« Take Two », mon nouvel album !

Sortie le 29 septembre 2017 (Blue Moon Inner Jazz / Fresh Sound / Socadisc)

Il y a quelques années, le metteur en scène Eric Fauveau m’a invité à présenter un concert au Théâtre du Bois d’Arcy dans les Yvelines, autour d’une thématique. Spontanément l’idée du cinéma m’est venue à l’esprit, avec son lien indéniable au chant et au jazz. Cette soirée a semé les graines du projet qui voit le jour aujourd’hui.

Une « take » est une « prise » en anglais, soit de son, soit d’images. Pour arriver à un bon résultat (si bien au studio que sur le plateau de tournage), il peut y avoir plusieurs prises afin de peaufiner chaque détail ; plus rares sont les premières prises parfaites, ou magiques malgré (grâce à…) leurs imperfections. Dans le cas de mon nouvel album « Take Two », le « two » fait référence non pas à la deuxième prise, mais au fait qu’il réunit deux instruments à la polyvalence infinie : la voix et la guitare, pour une série de duos.

En fait, il faut dire aussi que j’aime la sonorité de ce titre, tout simplement. Dites-le plusieurs fois à haute voix, et vous verrez : Take Two Take Two Take Two… 🙂

Quel périple de faire naître ce zygote ! (autre joli mot)

Dès la conception, j’ai voulu faire comme une série de courts-métrages de styles très différents – d’où le choix de cinq guitaristes aux sons et parcours divers (et pas des moindres !) : Nguyên Lê, Lionel Loueke, Federico Casagrande, Guilherme Monteiro et Dano Haider. Vu la richesse et du répertoire de cinéma, et de l’orchestration qui l’accompagne souvent, pour faire des interprétations « rummleriennes » je suis partie à contre-courant, vers le minimalisme spontané, sans regarder en arrière.

C’est passionnant de voir comment les choses s’enchaînent, une fois que l’on s’engage sur un chemin : un ami producteur à New York m’a présenté Guilherme Monteiro pour notre première enregistrement ; j’ai recroisé Nguyên Lê « par hasard » au moment de planifier la deuxième séance ; lors d’un concert de Federico Casagrande on a joué un morceau ensemble ; Dano Haider a refait surface depuis le sud de la France ; et Lionel Loueke, ayant apprécié mon univers, a répondu présent pour le dernier enregistrement. Quelles émotions, quels sons, quelle liberté qui fait peur aussi ! Evidemment, je n’ai pas pu m’empêcher de sculpter deux pièces uniquement vocales (petit clin d’œil au groupe vocal dont je fais partie depuis 10 ans, les Grandes Gueules a cappella), ce qui rajoute une autre dimension encore.

Le côté visuel de mon nouvel album « Take Two » a également été réalisé par la force du « hasard » et de l’amitié (Bernard Nicolau-Bergeret, Brigitte Badier, Patrice au Ciné 104, Imelda O’Reilly, Joe Foley, Pat et Steph de Swip Swap, et Gildas Boclé).

Et pour finir, concernant la production et l’organisation je suis très reconnaissante à l’association Poisson Papillon, au label Blue Moon Inner Jazz, et surtout à Henri Laurence. Pour la promotion et la diffusion je suis entourée de Sylvies (Durand et Jacquemin). Décidément, même un album minimaliste implique un max de personnes, dont vous-même, les lecteurs, les mélomanes, les cinéphiles… alors bonne découverte de mon nouvel album « Take Two » !

Par |2017-09-18T11:06:17+01:00septembre 18th, 2017|Jazz vocal, paroles|0 commentaire

Ode à Avignon

L’été est arrivé, et pour la 6ème fois, à partir du 6 juillet, je participerai au Festival Off avec le groupe vocal Les Grandes Gueules.

Comment décrire cette expérience ? Souvent on me demande si ce n’est pas trop fatigant. « Oui et non », je réponds :

« Oui » parce qu’il s’agit de se lever à 7h du matin vingt-cinq jours de suite, pour une mini-séance de yoga suivie par le petit déj, l’échauffement vocal, la préparation, une demi-heure de bus, l’installation et la balance au théâtre, le spectacle, le démontage du plateau pour laisser la place à la compagnie suivante, et la parade pour chanter et tracter sur les terrasses de cafés, histoire de promouvoir le spectacle du lendemain. Il y a environ 1 500 spectacles dans le festival off, 1 500 compagnies donc qui font plus ou moins le même rituel – le tout dans un cadre méga-ensoleillé où la température reste autour de 30 degrés.

« Non » parce que le cadre est méga-ensoleillé, et on absorbe vite tous les détails de ce rituel (voire la position de chaque câble, projecteur et chaussure…) pour se concentrer sur ce qu’on fait de mieux : partager notre spectacle, nos quatre voix et personnalités différentes, même nos fragilités quand la fatigue ou la chaleur commence à prendre le dessus. Les spectateurs sont nombreux, professionnels, amateurs, tout près, 100% avec nous pendant une heure et quart. En sortant du théâtre, malgré la chaleur on baigne dans la fraîcheur des innombrables artistes, leurs décors, leur créativité, leur sens d’humour. Avignon Off est une ode à l’humanité…

Par |2017-07-05T16:09:21+01:00juillet 5th, 2017|Jazz vocal, Voyages|0 commentaire

Le Chant joyeux, ou La Joie de chanter

Dans le cadre de nos prestations avec le groupe vocal les Grandes Gueules, on est parfois amené à animer des stages de chant soit pour des adultes amateurs, soit dans des écoles, collèges, maisons de retraites, ou foyers pour personnes handicapées.

Au début j’appréhendais ces séances, car on découvre les conditions de travail, et surtout les participants, en direct live, avec comme seule préparation notre expérience musicale et humaine. Mais c’est justement ça qui me ramène à l’essentiel de ce métier.

Après des années, voir des décennies de cours, d’enregistrements, de concerts, de démarchage, de campagnes pour cueillir des fonds et faire la promo, ces rencontres me rappellent que le chant est avant tout la JOIE de transformer la respiration en un son que l’on puisse ensuite partager, moduler, unir avec les autres, et utiliser comme baromètre pour son propre état d’esprit. Ma voix me dit quand je suis fatiguée ou énervée. Et le fait d’offrir cette expérience à des personnes aussi différentes est passionnant et émouvant, peut-être même plus que de chanter pour les grandes occasions !

En partageant notre travail, on trouve de tout : chez les enfants, de l’enthousiasme qui nous épuise, de la gêne qui fait rigoler ; chez les ados, un air blasé accompagné par des “c’est pas mal” et un super engagement au concert quand même ; chez les personnes en difficulté, de l’émotion pure, des câlins, des souvenirs d’airs chantonnés au siècle dernier, des étincelles dans les yeux de plus en plus souvent vides ou fermés.

C’est ça, chanter, vivre, occuper cette planète !

Par |2017-03-28T15:25:13+01:00mars 28th, 2017|Jazz vocal|0 commentaire
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