Jazz vocal

Les Animaux musicaux ?

Depuis toute petite, je suis fascinée par les animaux, petits, grands, beaux, laids, poilus, lisses, agités, paisibles… leur manière de communiquer, de manger, de bouger et de s’occuper de leurs petits m’a toujours émerveillée, et j’ai toujours senti qu’ils pouvaient nous apprendre plein de choses, à condition de les respecter et bien les observer.

Pendant toute mon enfance, j’ai fait au mieux de m’occuper des cochons d’Inde, des poissons rouges, et du chien qui faisaient partie de la famille, avec plus ou moins de succès – toujours en essayant de communiquer davantage, de forger une connexion plus profonde, sûrement en me rendant un peu ridicule à leurs yeux ! Mais c’était plus fort que moi, tout comme mon empathie bouleversante en les voyant souffrir.

Au fil des années je me suis souvent demandé dans quel domaine animalier je pouvais trouver une utilité. Je suis trop sensible pour devenir vétérinaire (même assistante) ; d’ailleurs, puisque mon activité musicale m’amène à faire beaucoup de voyages, je peux difficilement gérer une ferme, voire accueillir autant de chiens et chats que je voudrais – hélas ! Et peut-être que ça pourrait se développer, mais l’autorité n’est pas mon point fort, alors maître-chien ou même toiletteuse représenterait un défi considérable.

Quoi faire donc ?

Comme c’est souvent le cas, le temps et l’expérience arrangent les choses, et petit à petit je commence à marier mes passions : la musique, les langues, et les animaux. De juin 2020 à juin 2021 j’ai présenté des mini-concerts le dimanche soir en direct sur Facebook, en versant une partie des participations libres des spectateurs à différentes associations qui défendent les animaux.

J’ai également intégré l’association italienne “Artists United for Animals”, en participant notamment à une soirée au profit des animaux d’Australie suite aux incendies dévastateurs de 2019-2020.

Je sens que ce rêve de créer et partager ma musique, tout en aidant les bêtes, est comme une vraie vocation qui m’apporte une sensation d’utilité – pas toujours facile à trouver dans une vie d’artiste…

Comment aller plus loin ?

Je propose de jouer pour des festivals, des rassemblements, ou autre, en lien avec les animaux, afin de sensibiliser un public plus large à ces êtres ô combien plus sages que nous. Et vous, auriez-vous des idées ? Vive la musique, vive les animaux !

Par |2022-06-22T11:29:58+01:00juin 22nd, 2022|Jazz vocal, La vie de tous les jours|0 commentaire

2020 : La Transformation

L’année commence de manière plutôt sympathique : entourée d’amis et de bonne musique émanant de 45 tours placés soigneusement un par un, je regarde le feu d’artifice de minuit avec espoir et gratitude.

En février j’ai la chance d’aller à Venise et de participer au Carnaval pour la première fois, émerveillée par son mystère coloré et élégant. La crise sanitaire semble encore loin de ma réalité. Quelques jours après mon séjour, la dernière semaine du Carnaval est annulée. Les confinements commencent, le feu d’artifice ne fait plus son effet.

Mon habitude de vivre dans les trains et les avions, voire de partager ma vie entre différents lieux, s’envole (si on peut le dire), m’obligeant à choisir, me poser, et me poser des questions. Mon passé, présent, et avenir me parlent des hauts et des bas, et des chemins à entamer pour le temps qui me reste.

Au fil des jours qui défilent, je n’oublie jamais cette immense chance d’être en quelque sorte protégée des souffrances extrêmes dans le monde suite à cette crise sans précédent. Petit à petit je lis, je m’informe, je me rends virtuellement disponible, et j’apprends que l’abondance découle de la générosité.

Heureusement, la crise me permet de réaliser un rêve : ayant été sélectionnée parmi des centaines de candidats, je pars en résidence artistique dans un parc protégé, « The Porkies » sur la péninsule supérieure du Michigan, mon état natal. Quinze jours sans électricité ni eau courant, afin d’écrire, de jouer, de chanter, inspirée par la nature pure. J’apprends à exister seule, en affrontant mes peurs et faiblesses. J’écoute. Je fais mon deuil. Je crie et crée. Je fête. Je partage.

Plus que jamais, je songe à trouver une utilité plus importante dans cette musique qui fait partie de moi. Passionnée des animaux, je cherche un lien entre les deux.

Et là, l’étincelle…

Le 21 juin 2020, jour de la fête de la musique, « Vicki’s Sunday Stream » voit le jour : un mini-concert, solo sur ma Page Facebook, authentique et spontané. Je sème des graines, en toute simplicité, pour celles et ceux qui veulent bien (re)découvrir. J’arrête de courir après la célébrité, la validation des pros du métier, en faisant un effort monumental pour m’équiper, surmonter les obstacles techniques, et changer mes habitudes de scène.

La mèche est allumée…

Et ces moments devant l’écran font renaître l’espoir du feu d’artifice.

Ce rendez-vous hebdomadaire auto-imposé me pousse à construire mon répertoire de la manière la plus épurée et naturelle possible. Du coup je passe mes dimanches avec des fans dans le monde entier, qui sont présents, me font des commentaires, me remercient, me soutiennent. Je jouis d’une liberté artistique absolue. Et grâce aux participations libres, je verse une partie à la SPA, la Humane Society, 20 Millions d’amis… et je sens que c’est la bonne voie.

Merci 2020 pour ces émotions, ces leçons, cette transformation.

Par |2020-12-08T15:14:54+01:00décembre 8th, 2020|Jazz vocal, La vie de tous les jours, Voyages|0 commentaire

Le Retour du piano

Ma biographie raconte que j’ai commencé à jouer du piano à l’âge de 6 ans…un petit bout de phrase qui n’exprime pas le rôle primordial de cet instrument dans ma vie, depuis toujours…

Toute petite donc, après avoir pianoté avec beaucoup d’enthousiasme devant ma famille, j’ai commencé des cours particuliers de piano, et lors de chaque déménagement familial ce fut une priorité de trouver une nouvelle enseignante. Dans mes souvenirs, les cours de piano se faisaient dans la discipline requise pour aborder les grands compositeurs (Bach, Mozart, Chopin, Rachmaninov…), toujours chez une dame austère, aux cheveux en forme de casque… Bref, elles étaient toutes très compétentes, mais elles manquaient de « peps » à mon goût… Encore aujourd’hui, il m’arrive de qualifier un chemisier ou une robe comme « tenue de prof de piano »… je vous laisse imaginer !

Toujours est-il que ces cours m’ont permis de développer des bases musicales solides et d’obtenir quelques bourses pour financer des stages d’été. Je donnais des récitals, j’accompagnais la chorale à l’école, je commençais à m’accompagner en chantant…

Puis un jour j’ai fait du ski nautique.

Je m’explique :

Atterrie à Miami pour quelques années pendant mon adolescence, un jour j’ai sauté sur une invitation à faire du ski nautique avec des amis, sans penser une seconde au récital auquel je devais participer le lendemain. L’après-midi sur l’eau était drôle et intense, et j’étais bien fatiguée le soir. Mais au récital, en jouant les premières notes d’un prélude de Gershwin, j’ai paniqué : à force d’avoir serré le palonnier pour rester debout derrière le bateau, j’avais complètement épuisé les muscles des avant-bras, transformant les rythmes de Gershwin en soupe caoutchouteuse. La catastrophe…ou au moins c’est comme ça que je l’ai vécu…

A vrai dire, le piano avait réveillé mon côté perfectionniste. Cet « échec » a fait que j’ai évité de jouer en public pendant un bon moment, même si l’étincelle créative continuait de brûler ailleurs : j’ai expérimenté avec le théâtre, la danse, la clarinette, et surtout la voix, sous toutes ses formes, dans toutes ses nuances. Malgré tout, ce « meuble noble » m’est toujours resté très proche, dans tous les endroits où j’ai vécu, et surtout dans mon processus créatif.

Aujourd’hui le temps et la vie m’invitent à partager de nouveau mon amour pour cet instrument mythique et magnifique ; il forme la base de mon spectacle solo et des nouveaux enregistrements à venir… Chaque note représente la joie de toute une vie, et j’espère que cela s’entendra !

Par |2019-09-26T15:20:54+01:00septembre 26th, 2019|Jazz vocal, La vie de tous les jours|0 commentaire

Ode au Café U !

Ayant grandi dans plusieurs endroits du monde (Détroit, Rochester, Grand Rapids, Miami, Boston, Munich…), je n’avais jamais pu suivre l’évolution d’un lieu, d’une amitié, ou d’une activité pendant plus de 5 ans. D’où mon émotion la semaine dernière, à la soirée d’adieux au club parisien mythique, le Café Universel.

Anciennement appelé le Mineschola, cette sorte de pub international dans la rue St. Jacques (Paris 5ème) est tout en longueur avec une déco plutôt flashy : une grosse Statue de la Liberté en plastique a sa place permanente au bar, et des étoiles au plafond portent les noms des artistes attitrés (oui, j’en ai une !).

En poussant la porte, on est frappé par le sourire, les bras ouverts et le « Bienvenue au Café Universel !» d’Azou, l’âme du Café U. Elégant, rêveur, avec un petit air de Ricardo Montalban, Azou est parmi les premiers patrons de club à me donner carte blanche : en 20 ans d’aventures musicales, j’y ai pu animer des jam sessions, jouer avec différents musiciens, développer mon style atypique, et partager mes trois albums en tant que leader. Avec des amis et des élèves de tous horizons on a passé beaucoup de soirées à siroter la bière fraîche et les cocktails aux noms créatifs, tout en écoutant de la musique live, authentique, parfaite dans son imperfection.

D’autres souvenirs surgissent : la planche qui me tombe sur la tête en plein milieu de la chanson…l’inversion des rôles en fin de soirée, avec le pianiste Nico Morelli au chant et moi-même au piano pour une version inouïe (le moins qu’on puisse dire) de « My Funny Valentine »… « les meilleurs croque-monsieurs de Paris » (selon Azou)…la joie de se lancer, se tromper…

Passionné par la culture japonaise, Azou a flashé sur la chanson « Watashi » de mon premier album, « Twinkle ». Au fil des années on a pris l’habitude de se saluer en disant tout simplement « Watashi ! » – ce qui est drôle quand on connaît la traduction française : « Je ! » Bref, ça fait sourire, comme tant d’autres choses dans ce lieu, un vrai bijou largement consacré à l’expression vocale.

Aujourd’hui Azou prend sa retraite, et je tiens à le remercier pour ces belles aventures, ces occasions de se (re)trouver, de faire vivre la musique et la créativité. Watashi !

Par |2018-04-23T14:47:52+01:00avril 23rd, 2018|Jazz vocal|0 commentaire

La fin d’année, les voyages, le Club Med…mélange parfait !

Ca y est, une nouvelle année voit le jour, et je tiens à rédiger un mot de gratitude pour les aboutissements de 2017, ainsi qu’un mot d’espoir pour 2018. J’ai eu l’immense chance de faire une cinquantaine de dates cette année, de fêter l’éclosion de mon nouvel album Take Two en présence de Federico Casagrande, Olivier Louvel, Dano Haider et Lucien Zerrad, d’écrire des paroles pour Didier Gustin, de découvrir de nouveaux lieux en France et en Italie, et de coacher plusieurs groupes et individus, de tous âges et tous niveaux.

L’année a fini – et démarré – avec un séjour professionnel au Club Med, cet organisme mythique qui invite des artistes depuis belle lurette afin d’amuser les clients à l’heure de l’apéro. L’un des plus grands plaisirs de ce métier est la découverte de nouvelles destinations tout en gagnant sa vie avec la musique. Si mes souvenirs sont bons, avec de chers amis musiciens on est déjà parti une quinzaine de fois, notamment au Portugal, en Turquie, au Maroc, en Suisse, à Ibiza, et à plusieurs destinations en France. Selon le village, on a plus ou moins d’opportunités de nous exprimer musicalement, et surtout – on a accès au buffet illimité trois fois par jour !

A l’année 2018, qu’elle soit remplie de belles choses, équilibrées, calmes, passionnées, décalées…

Par |2018-01-19T11:31:04+01:00janvier 19th, 2018|Jazz vocal, Voyages|0 commentaire

« Take Two », mon nouvel album !

Sortie le 29 septembre 2017 (Blue Moon Inner Jazz / Fresh Sound / Socadisc)

Il y a quelques années, le metteur en scène Eric Fauveau m’a invité à présenter un concert au Théâtre du Bois d’Arcy dans les Yvelines, autour d’une thématique. Spontanément l’idée du cinéma m’est venue à l’esprit, avec son lien indéniable au chant et au jazz. Cette soirée a semé les graines du projet qui voit le jour aujourd’hui.

Une « take » est une « prise » en anglais, soit de son, soit d’images. Pour arriver à un bon résultat (si bien au studio que sur le plateau de tournage), il peut y avoir plusieurs prises afin de peaufiner chaque détail ; plus rares sont les premières prises parfaites, ou magiques malgré (grâce à…) leurs imperfections. Dans le cas de mon nouvel album « Take Two », le « two » fait référence non pas à la deuxième prise, mais au fait qu’il réunit deux instruments à la polyvalence infinie : la voix et la guitare, pour une série de duos.

En fait, il faut dire aussi que j’aime la sonorité de ce titre, tout simplement. Dites-le plusieurs fois à haute voix, et vous verrez : Take Two Take Two Take Two… 🙂

Quel périple de faire naître ce zygote ! (autre joli mot)

Dès la conception, j’ai voulu faire comme une série de courts-métrages de styles très différents – d’où le choix de cinq guitaristes aux sons et parcours divers (et pas des moindres !) : Nguyên Lê, Lionel Loueke, Federico Casagrande, Guilherme Monteiro et Dano Haider. Vu la richesse et du répertoire de cinéma, et de l’orchestration qui l’accompagne souvent, pour faire des interprétations « rummleriennes » je suis partie à contre-courant, vers le minimalisme spontané, sans regarder en arrière.

C’est passionnant de voir comment les choses s’enchaînent, une fois que l’on s’engage sur un chemin : un ami producteur à New York m’a présenté Guilherme Monteiro pour notre première enregistrement ; j’ai recroisé Nguyên Lê « par hasard » au moment de planifier la deuxième séance ; lors d’un concert de Federico Casagrande on a joué un morceau ensemble ; Dano Haider a refait surface depuis le sud de la France ; et Lionel Loueke, ayant apprécié mon univers, a répondu présent pour le dernier enregistrement. Quelles émotions, quels sons, quelle liberté qui fait peur aussi ! Evidemment, je n’ai pas pu m’empêcher de sculpter deux pièces uniquement vocales (petit clin d’œil au groupe vocal dont je fais partie depuis 10 ans, les Grandes Gueules a cappella), ce qui rajoute une autre dimension encore.

Le côté visuel de mon nouvel album « Take Two » a également été réalisé par la force du « hasard » et de l’amitié (Bernard Nicolau-Bergeret, Brigitte Badier, Patrice au Ciné 104, Imelda O’Reilly, Joe Foley, Pat et Steph de Swip Swap, et Gildas Boclé).

Et pour finir, concernant la production et l’organisation je suis très reconnaissante à l’association Poisson Papillon, au label Blue Moon Inner Jazz, et surtout à Henri Laurence. Pour la promotion et la diffusion je suis entourée de Sylvies (Durand et Jacquemin). Décidément, même un album minimaliste implique un max de personnes, dont vous-même, les lecteurs, les mélomanes, les cinéphiles… alors bonne découverte de mon nouvel album « Take Two » !

Par |2017-09-18T11:06:17+01:00septembre 18th, 2017|Jazz vocal, paroles|0 commentaire

Ode à Avignon

L’été est arrivé, et pour la 6ème fois, à partir du 6 juillet, je participerai au Festival Off avec le groupe vocal Les Grandes Gueules.

Comment décrire cette expérience ? Souvent on me demande si ce n’est pas trop fatigant. « Oui et non », je réponds :

« Oui » parce qu’il s’agit de se lever à 7h du matin vingt-cinq jours de suite, pour une mini-séance de yoga suivie par le petit déj, l’échauffement vocal, la préparation, une demi-heure de bus, l’installation et la balance au théâtre, le spectacle, le démontage du plateau pour laisser la place à la compagnie suivante, et la parade pour chanter et tracter sur les terrasses de cafés, histoire de promouvoir le spectacle du lendemain. Il y a environ 1 500 spectacles dans le festival off, 1 500 compagnies donc qui font plus ou moins le même rituel – le tout dans un cadre méga-ensoleillé où la température reste autour de 30 degrés.

« Non » parce que le cadre est méga-ensoleillé, et on absorbe vite tous les détails de ce rituel (voire la position de chaque câble, projecteur et chaussure…) pour se concentrer sur ce qu’on fait de mieux : partager notre spectacle, nos quatre voix et personnalités différentes, même nos fragilités quand la fatigue ou la chaleur commence à prendre le dessus. Les spectateurs sont nombreux, professionnels, amateurs, tout près, 100% avec nous pendant une heure et quart. En sortant du théâtre, malgré la chaleur on baigne dans la fraîcheur des innombrables artistes, leurs décors, leur créativité, leur sens d’humour. Avignon Off est une ode à l’humanité…

Par |2017-07-05T16:09:21+01:00juillet 5th, 2017|Jazz vocal, Voyages|0 commentaire

Le Chant joyeux, ou La Joie de chanter

Dans le cadre de nos prestations avec le groupe vocal les Grandes Gueules, on est parfois amené à animer des stages de chant soit pour des adultes amateurs, soit dans des écoles, collèges, maisons de retraites, ou foyers pour personnes handicapées.

Au début j’appréhendais ces séances, car on découvre les conditions de travail, et surtout les participants, en direct live, avec comme seule préparation notre expérience musicale et humaine. Mais c’est justement ça qui me ramène à l’essentiel de ce métier.

Après des années, voir des décennies de cours, d’enregistrements, de concerts, de démarchage, de campagnes pour cueillir des fonds et faire la promo, ces rencontres me rappellent que le chant est avant tout la JOIE de transformer la respiration en un son que l’on puisse ensuite partager, moduler, unir avec les autres, et utiliser comme baromètre pour son propre état d’esprit. Ma voix me dit quand je suis fatiguée ou énervée. Et le fait d’offrir cette expérience à des personnes aussi différentes est passionnant et émouvant, peut-être même plus que de chanter pour les grandes occasions !

En partageant notre travail, on trouve de tout : chez les enfants, de l’enthousiasme qui nous épuise, de la gêne qui fait rigoler ; chez les ados, un air blasé accompagné par des “c’est pas mal” et un super engagement au concert quand même ; chez les personnes en difficulté, de l’émotion pure, des câlins, des souvenirs d’airs chantonnés au siècle dernier, des étincelles dans les yeux de plus en plus souvent vides ou fermés.

C’est ça, chanter, vivre, occuper cette planète !

Par |2017-03-28T15:25:13+01:00mars 28th, 2017|Jazz vocal|0 commentaire

En Résidence

Ca y est : le mercredi 21 décembre 2016, les Grandes Gueules a capella feront la création du spectacle Salvador ! (Henri, non pas Dalí) au Théâtre d’O à Montpellier. Trois concerts, le 21, 22 et 23 marqueront la fin d’une série de résidences artistiques effectuées depuis mai 2016, dans différentes salles françaises.

En fait, c’est quoi une résidence ?

Bonne question…

Faire une résidence est vivre dans une bulle bien éclairée, parfois bruyante, pendant environ 3 à 15 jours. On est logé, blanchi, et nourri – de spécialités locales ainsi que de musique, paroles, lumières, déplacements et pas de danse. En fait on “squatte” le théâtre pour pouvoir peaufiner tous les aspects d’un nouveau spectacle, dans des conditions réelles. C’est une belle sensation de pouvoir consacrer du temps rien qu’à la recherche d’idées, au chant, à la polyphonie, et à la mise en espace sur le plateau. Ca change des gigs où l’on arrive l’après-midi, on fait la balance avec plus ou moins de succès, on joue le soir et hop ! On repart.

Bien sûr, et surtout avec ce groupe qui fait un travail très pointu sur le son, la technologie et l’éclairage, il y a des blocages et des périodes d’attente, mais mêmes ceux-ci peuvent se transformer en moments créatifs. Je pense à la traversée des champs en voiture pour trouver le bon parking du domaine, la séance de Wii / Let’s Dance 2017 pour cueillir des idées de chorégraphie, et les innombrables photos et mini-films pour roder des grimaces, des bruits, des phrases fétiche…

A mon avis la clé d’une résidence réussie est la souplesse d’esprit : pas toujours évident de trouver l’équilibre entre ses propres idées / besoins / points de vue, et la mise en veille de ceux-ci pour avancer plus vite et laisser la place aux autres. Pour certains il faut des décennies pour arriver à ce lâcher prise, et évidemment il y en a qui n’y arrivent jamais…

Mais le 21 décembre le travail et le questionnement seront oubliés, et l’on tentera de créer des moments de magie en tirant notre chapeau à cette grande figure de la chanson française, Henri Salvador. Quelle chance d’être en compagnie de David Richard, Marie Foessel, Bruno Lecossois, Sophie Maio (son et lumière) et Dominique Ratonnat (mise en scène). Croisons les doigts pour cette nouvelle aventure !

VisuelNoStop

Par |2016-12-22T12:12:39+01:00décembre 18th, 2016|Jazz vocal|0 commentaire

Petit déj chinois ?

Récemment j’ai été invitée à animer une semaine de master-class à Chengdu en Chine. N’ayant jamais travaillé avec les chinois, et n’étant pas responsable de l’organisation du voyage, je ne savais pas à quoi m’attendre. L’expérience fut tout à fait surprenante !

Par exemple, par la magie de notre interprète on apprend le premier jour qu’il est assez courant de dire, à la première rencontre, afin de savoir si la personne est bien arrivée et installée, etc. : « Bienvenue ! Vous avez eu la diarrhée ? » C’est véridique ! Imaginez ma tête en entendant ça de la bouche du directeur de l’université de Chengdu ! Puis il y a l’histoire du petit déjeuner…

C’est sûrement mes racines anglophones qui font que j’adore le petit déj sous toutes ces formes, et que je souffre si le destin m’empêche d’en prendre. Qui aurait cru que la Chine présenterait un défi très original de ce point de vue ? Le premier jour, à l’hôtel très agréable dans un quarter chic de Chengdu, je cherche la salle / le restaurant / le café qui existe dans quasiment tous les hôtels du monde, avec le parfum du café qui vous montre le chemin si vous ne le trouvez pas tout de suite. N’est-ce pas ? Dans cet hôtel toutes les indications sont en chinois, les deux personnes à l’accueil ne parlent que le chinois, il n’y a pas de restaurant au rez-de-chaussée de ce gratte-ciel haut de 50 étages, et le chauffeur arrive avant que je ne trouve mon bonheur. Toujours optimiste, je serre les dents en espérant prendre quelque chose sur le chemin.

Arrivée en avance à l’université, je fais comprendre à notre guide du jour que j’ai faim. Elle réagit avec un sourire qui cache mal son angoisse à l’idée d’organiser quelque chose à l’improviste, et surtout d’approfondir notre communication. Après 10 minutes de marche sur les chemins larges et verdoyants du campus, on arrive à un petit stand qui vend du thé, du café (hallelujah !) et du yaourt (bof…mais youpi, il n’y a que ça !). Avec gestes et sourires j’indique ce que je veux, et le vendeur l’emballe en me fixant comme le gamin qui découvre E.T.
Idéalement je m’assiérais par terre pour tout consommer en un temps record, mais la guide fait « Come ! » pour que je la suive – où ? Mystère…

Après une demi-heure de marche, yaourt chauffé à la main, j’aperçois une rue avec plein de petits restaurants à l’extrémité du campus. La guide en choisit un, nous conduit à une table, et se met à commander. Dix minutes plus tard, c’est Byzance : du riz, des légumes, du fromage frit, du tofu, de la soupe, bref, une dizaine de plats pour accompagner mon pauvre yaourt ! Pendant que je mange pour quatre, notre interprète « officiel » surgit de nulle part et nous explique que dans environ une heure et demie, après le premier master-class, on ira…manger !

Le deuxième jour je renouvelle mes efforts pour trouver le restaurant de l’hôtel. L’interprète ayant dit qu’il se trouvait au 11ème étage, je m’y dirige bien en avance (après avoir pris le mauvais ascenseur, qui ne s’arrête pas aux étages impairs), pour enfin profiter pleinement du petit déj chinois. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent…dans un nuage de poussière et des ronronnements de perceuse ! Tout l’étage est en travaux, et ma seule consolation est de bien faire rire les ouvriers qui sont stupéfaits de me voir débarquer parmi les seaux de peinture.

Le troisième jour je commence à réfléchir à d’autres alternatives, mais mon partenaire de voyage (fan du petit déj lui aussi), s’énerve et prend les choses en main. Fixant la jeune fille de l’accueil d’un regard de taureau, il aboie le mot magique, que personne n’avait compris le premier jour : « BREAKFAST ! » Les yeux de la fille démontrent une vraie peur mélangée d’une lumière de compréhension ; avant que mon partenaire puisse l’approcher davantage, elle saisit un cahier et nous porte enfin fortune en écrivant le numéro 13.

La victoire, le paradis au 13ème étage ! Des œufs, du riz, du café, des légumes, des petits pains à la texture guimauve grise, des clients qui font du bruit en mangeant…tout est délicieux, inoubliable !

Mais en fait…avez-vous eu la diarhée ?

PandaLove

Par |2016-12-22T12:12:39+01:00août 13th, 2016|Jazz vocal, Voyages|0 commentaire
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