La vie de tous les jours

Les Animaux musicaux ?

Depuis toute petite, je suis fascinée par les animaux, petits, grands, beaux, laids, poilus, lisses, agités, paisibles… leur manière de communiquer, de manger, de bouger et de s’occuper de leurs petits m’a toujours émerveillée, et j’ai toujours senti qu’ils pouvaient nous apprendre plein de choses, à condition de les respecter et bien les observer.

Pendant toute mon enfance, j’ai fait au mieux de m’occuper des cochons d’Inde, des poissons rouges, et du chien qui faisaient partie de la famille, avec plus ou moins de succès – toujours en essayant de communiquer davantage, de forger une connexion plus profonde, sûrement en me rendant un peu ridicule à leurs yeux ! Mais c’était plus fort que moi, tout comme mon empathie bouleversante en les voyant souffrir.

Au fil des années je me suis souvent demandé dans quel domaine animalier je pouvais trouver une utilité. Je suis trop sensible pour devenir vétérinaire (même assistante) ; d’ailleurs, puisque mon activité musicale m’amène à faire beaucoup de voyages, je peux difficilement gérer une ferme, voire accueillir autant de chiens et chats que je voudrais – hélas ! Et peut-être que ça pourrait se développer, mais l’autorité n’est pas mon point fort, alors maître-chien ou même toiletteuse représenterait un défi considérable.

Quoi faire donc ?

Comme c’est souvent le cas, le temps et l’expérience arrangent les choses, et petit à petit je commence à marier mes passions : la musique, les langues, et les animaux. De juin 2020 à juin 2021 j’ai présenté des mini-concerts le dimanche soir en direct sur Facebook, en versant une partie des participations libres des spectateurs à différentes associations qui défendent les animaux.

J’ai également intégré l’association italienne “Artists United for Animals”, en participant notamment à une soirée au profit des animaux d’Australie suite aux incendies dévastateurs de 2019-2020.

Je sens que ce rêve de créer et partager ma musique, tout en aidant les bêtes, est comme une vraie vocation qui m’apporte une sensation d’utilité – pas toujours facile à trouver dans une vie d’artiste…

Comment aller plus loin ?

Je propose de jouer pour des festivals, des rassemblements, ou autre, en lien avec les animaux, afin de sensibiliser un public plus large à ces êtres ô combien plus sages que nous. Et vous, auriez-vous des idées ? Vive la musique, vive les animaux !

Par |2022-06-22T11:29:58+01:00juin 22nd, 2022|Jazz vocal, La vie de tous les jours|0 commentaire

2020 : La Transformation

L’année commence de manière plutôt sympathique : entourée d’amis et de bonne musique émanant de 45 tours placés soigneusement un par un, je regarde le feu d’artifice de minuit avec espoir et gratitude.

En février j’ai la chance d’aller à Venise et de participer au Carnaval pour la première fois, émerveillée par son mystère coloré et élégant. La crise sanitaire semble encore loin de ma réalité. Quelques jours après mon séjour, la dernière semaine du Carnaval est annulée. Les confinements commencent, le feu d’artifice ne fait plus son effet.

Mon habitude de vivre dans les trains et les avions, voire de partager ma vie entre différents lieux, s’envole (si on peut le dire), m’obligeant à choisir, me poser, et me poser des questions. Mon passé, présent, et avenir me parlent des hauts et des bas, et des chemins à entamer pour le temps qui me reste.

Au fil des jours qui défilent, je n’oublie jamais cette immense chance d’être en quelque sorte protégée des souffrances extrêmes dans le monde suite à cette crise sans précédent. Petit à petit je lis, je m’informe, je me rends virtuellement disponible, et j’apprends que l’abondance découle de la générosité.

Heureusement, la crise me permet de réaliser un rêve : ayant été sélectionnée parmi des centaines de candidats, je pars en résidence artistique dans un parc protégé, « The Porkies » sur la péninsule supérieure du Michigan, mon état natal. Quinze jours sans électricité ni eau courant, afin d’écrire, de jouer, de chanter, inspirée par la nature pure. J’apprends à exister seule, en affrontant mes peurs et faiblesses. J’écoute. Je fais mon deuil. Je crie et crée. Je fête. Je partage.

Plus que jamais, je songe à trouver une utilité plus importante dans cette musique qui fait partie de moi. Passionnée des animaux, je cherche un lien entre les deux.

Et là, l’étincelle…

Le 21 juin 2020, jour de la fête de la musique, « Vicki’s Sunday Stream » voit le jour : un mini-concert, solo sur ma Page Facebook, authentique et spontané. Je sème des graines, en toute simplicité, pour celles et ceux qui veulent bien (re)découvrir. J’arrête de courir après la célébrité, la validation des pros du métier, en faisant un effort monumental pour m’équiper, surmonter les obstacles techniques, et changer mes habitudes de scène.

La mèche est allumée…

Et ces moments devant l’écran font renaître l’espoir du feu d’artifice.

Ce rendez-vous hebdomadaire auto-imposé me pousse à construire mon répertoire de la manière la plus épurée et naturelle possible. Du coup je passe mes dimanches avec des fans dans le monde entier, qui sont présents, me font des commentaires, me remercient, me soutiennent. Je jouis d’une liberté artistique absolue. Et grâce aux participations libres, je verse une partie à la SPA, la Humane Society, 20 Millions d’amis… et je sens que c’est la bonne voie.

Merci 2020 pour ces émotions, ces leçons, cette transformation.

Par |2020-12-08T15:14:54+01:00décembre 8th, 2020|Jazz vocal, La vie de tous les jours, Voyages|0 commentaire

COVID et Créations

En jetant un coup d’œil à ce site après une longue absence, je ressens le besoin d’y ajouter quelque chose. Hélas, pas possible d’ajouter des dates en ce moment, car l’activité artistique que je connaissais est suspendue depuis le mois de mars… alors, à l’issu d’une période d’incompréhension, de paralysie et de deuil, aujourd’hui je réagis en ajoutant quelques mots, une tentative de guérir de mon expérience suite à la propagation de la Covid 19* et de trouver mon chemin vers l’avenir.

Voilà comment ça s’est passé : étant une grande voyageuse, le 12 mars je suis sur le point de rester bloquée aux USA, juste avant la fermeture des frontières américaines et le confinement en France. Quelque chose en moi me fait monter dans l’avion NY-Paris malgré les doutes et les liens familiaux de plus en plus fragiles, donc précieux : une envie d’assumer pleinement ma vie européenne, de démontrer mon indépendance une fois de plus, de renforcer les colonnes de l’édifice construit sur une vingtaine d’années, de mon art, mon mode de vie, mes choix…

Quand le confinement arrive, sous le choc, je suis lente à réagir. Ecoeurée par la souffrance, accrochée à mes habitudes malgré une grande spontanéité, je me plonge dans le travail manuel, l’instant, la nature, l’écriture, et j’arrive presque tous les jours à maintenir une routine, un poil de productivité.

En même temps, je prends conscience, d’une manière beaucoup plus profonde, des choses et des personnes qui me sont chères. Je fais de tout pour rester connectée, apprécier et apaiser les êtres autour de moi. Et j’ai envie de diffuser davantage ce qui me vient à l’esprit, à la voix, à la bouche, si cela peut apporter un peu de soutien et de réconfort dans cette période, la plus sombre que j’ai connue.

C’est ça, trouver l’utilité dans tout ce que cette vie nous offre. Il me semble plus important que jamais de réagir, de s’adapter, et de partager. C’est la clé de l’espoir. Allez, hop ! A bientôt pour de nouvelles aventures.

*N.B. : selon l’Académie Française on dit bien « la Covid 19 » puisqu’il s’agit d’une « maladie »…

Par |2020-06-22T10:59:12+01:00juin 22nd, 2020|La vie de tous les jours|0 commentaire

Le Retour du piano

Ma biographie raconte que j’ai commencé à jouer du piano à l’âge de 6 ans…un petit bout de phrase qui n’exprime pas le rôle primordial de cet instrument dans ma vie, depuis toujours…

Toute petite donc, après avoir pianoté avec beaucoup d’enthousiasme devant ma famille, j’ai commencé des cours particuliers de piano, et lors de chaque déménagement familial ce fut une priorité de trouver une nouvelle enseignante. Dans mes souvenirs, les cours de piano se faisaient dans la discipline requise pour aborder les grands compositeurs (Bach, Mozart, Chopin, Rachmaninov…), toujours chez une dame austère, aux cheveux en forme de casque… Bref, elles étaient toutes très compétentes, mais elles manquaient de « peps » à mon goût… Encore aujourd’hui, il m’arrive de qualifier un chemisier ou une robe comme « tenue de prof de piano »… je vous laisse imaginer !

Toujours est-il que ces cours m’ont permis de développer des bases musicales solides et d’obtenir quelques bourses pour financer des stages d’été. Je donnais des récitals, j’accompagnais la chorale à l’école, je commençais à m’accompagner en chantant…

Puis un jour j’ai fait du ski nautique.

Je m’explique :

Atterrie à Miami pour quelques années pendant mon adolescence, un jour j’ai sauté sur une invitation à faire du ski nautique avec des amis, sans penser une seconde au récital auquel je devais participer le lendemain. L’après-midi sur l’eau était drôle et intense, et j’étais bien fatiguée le soir. Mais au récital, en jouant les premières notes d’un prélude de Gershwin, j’ai paniqué : à force d’avoir serré le palonnier pour rester debout derrière le bateau, j’avais complètement épuisé les muscles des avant-bras, transformant les rythmes de Gershwin en soupe caoutchouteuse. La catastrophe…ou au moins c’est comme ça que je l’ai vécu…

A vrai dire, le piano avait réveillé mon côté perfectionniste. Cet « échec » a fait que j’ai évité de jouer en public pendant un bon moment, même si l’étincelle créative continuait de brûler ailleurs : j’ai expérimenté avec le théâtre, la danse, la clarinette, et surtout la voix, sous toutes ses formes, dans toutes ses nuances. Malgré tout, ce « meuble noble » m’est toujours resté très proche, dans tous les endroits où j’ai vécu, et surtout dans mon processus créatif.

Aujourd’hui le temps et la vie m’invitent à partager de nouveau mon amour pour cet instrument mythique et magnifique ; il forme la base de mon spectacle solo et des nouveaux enregistrements à venir… Chaque note représente la joie de toute une vie, et j’espère que cela s’entendra !

Par |2019-09-26T15:20:54+01:00septembre 26th, 2019|Jazz vocal, La vie de tous les jours|0 commentaire

Toujours des surprises…

Cet article change des autres, tout comme son acteur principal ! Je m’explique…

Je suis dans le TGV pour aller travailler en Italie. Le trajet Paris-Turin est très beau, longeant les Alpes et le Lac du Bourget, et je suis plutôt de bonne humeur, contente de travailler dans le wagon silencieux et d’observer les autres passagers, toujours source d’inspiration. Une personne en particulier m’interpelle en me provoquant une sensation étrange, inexplicable : une jeune femme asiatique, grande comme moi, souriante mais perdue, qui n’arrive pas à trouver son siège. Quelque chose me dit qu’elle ne parle pas le français, alors je lui propose de l’aide en parlant anglais, et l’air soulagé, elle commence à me raconter plein de choses.

Thaïlandaise, elle s’appelle Li et traverse l’Europe toute seule, « pour se sentir plus forte » dit-elle en faisant un geste de bodybuilder. Après quelques jours à Paris (« où le temps et les gens sont froids »), elle est curieuse de découvrir Milan. Ainsi arrive la première surprise : je lui demande ce qu’elle pense faire à Milan, et elle répond d’un air à la fois timide et coquin : « De la pole dance ! ». Je suis tellement étonnée qu’aucun mot n’arrive à percer mon sourire Kodak, et on reste figé jusqu’à ce qu’elle reprenne sa place quelques minutes plus tard.

Curieuse quand même, après quelques heures de trajet je lui propose de m’accompagner à la voiture-bar pour prendre un café ou un thé. « Oh oui ! » dit-elle avec une bonne dose d’enthousiasme. A 11h du matin il n’y a pas grand-monde au bar, à part quelques anglais qui commencent à fêter la journée, ou bien à oublier la soirée de la veille…bref ! Li les fixe avec intérêt, et j’ai du mal à attraper son regard pour lui demander ce qu’elle veut boire. Il faut bien 30 secondes avant qu’elle dirige ses yeux vers moi et déclare : « une bière ! » Surprise numéro deux ! Je tombe dans les clichés peut-être, mais les femmes asiatiques que je connais ne boivent pas beaucoup d’alcool, surtout à 11h du mat… Mais bon, j’aime les situations décalées, alors pourquoi ne pas la suivre dans son délire ?

Toujours des surprises…

2 minutes plus tard les bières sont servies. Elle descend la sienne en 3 minutes et demie environ, et commande une autre (surprise !), tout en surveillant les anglais, qui passent déjà aux digestifs (pas de surprise !) Elle me raconte l’histoire de son petit-ami, un pilote d’avion hollandais qu’elle ne voit jamais, et qui n’a pas l’air sympa, « mais le sexe déchire ! » Surprise ! Jamais vu un tel manque de pudeur de la part d’une asiatique parfaitement inconnue quelques heures auparavant, mais je tombe dans les clichés peut-être…

Ca continue. C’est l’ambiance dans la voiture-bar IdZap. Le barman met du Stevie Wonder et Li se met à danser, faisant comprendre aux anglais qu’elle ne porte pas de soutif (surp—- vous connaissez la suite). Je suis le mouvement (sauf la partie soutif), mais je n’arrive pas à me débarrasser de l’idée que quelque chose ne va pas.

Je m’excuse gentiment et retourne à mon siège, où (en mode Sherlock Holmes) je fais quelques recherches sur la culture thaïlandaise, les femmes…et…su—— ! Je découvre un article sur les « lady boys », quasiment un genre à part, largement intégré et toléré en Thaïlande : de jeunes hommes qui s’habillent en femme avec une crédibilité remarquable, tout en gardant leurs « parties » masculines. Il y a même un article intitulé « Comment savoir si la fille que vous draguez est un lady boy – avant qu’il ne soit trop tard ! » Toutes les indications s’appliquent à ma nouvelle copine. Ca y est, je ne suis plus surprise…

Je suis à la fois déstabilisée, amusée et touchée d’avoir passé du temps avec Li. Elle est cool, pleine de vie, et à la recherche de contact, tout simplement, comme nous tous. Pourquoi est-ce tellement important de « saisir » le genre, la sexualité d’un être humain pour être à l’aise ?

C’est une belle leçon de souplesse d’esprit, et j’espère que Li fait un carton à Milan. 🙂

Toujours des surprises…

Coucou de l’Italie !

Par |2018-09-24T17:55:29+01:00septembre 24th, 2018|La vie de tous les jours, Voyages|0 commentaire

Le métro à Paris – source d’inspiration ?

Quand on arrive à Paris, surtout après avoir visité d’autres grandes villes, on est tout de suite impressionné par l’efficacité de son métro. 14 lignes, des stations très rapprochées, une signalisation hors pair – on serait fou de ne pas le prendre plusieurs fois par jour avec joie et enthousiasme. Ou bien… ? (<- clin d’œil spontané à mes chers amis les suisses :)).

Mes premières années à Paris, je faisais partie des voyageurs heureux et curieux de découvrir les visages et les tenues des parisiens typiques et variés. Sur le plan des lignes, les couleurs s’entrelaçaient comme un arc en ciel menant au trésor. Une touche décorative particulière, les vers gagnants d’un concours de poésie, me fournissait de la matière pour améliorer mon français et prendre l’air d’une personne cultivée. Quand j’ai commencé à me consacrer pleinement à la musique, le métro à Paris ne cessait d’être une source d’inspiration, voire de bien-être.

Aujourd’hui…j’avoue que plus le temps passe, plus les têtes des voyageurs me semblent légèrement grises, et plus la place semble se rétrécir. Heureusement qu’il y a des musiciens ! Obligés de passer une audition et de porter un badge… Des fois il y a, par exemple, des accordéonistes qui refont les grands tubes de la chanson française avec, disons, la moitié des accords originaux. Ca économise de l’énergie musculaire, sûrement !

Mais s’il n’est pas toujours gai, le métro à Paris reste toujours une source d’inspiration. L’autre jour en fut un exemple inoubliable. En route pour un enregistrement dans le nord, je prends la ligne 7 (rose= jolie !). A l’arrêt « Pyramides » un mec monte dans le train, la trentaine, léger embonpoint, peau mate, cheveux noirs, plutôt sympa à regarder. Puis il ouvre la bouche. « Bonjour Mesdames et Messieurs, excusez-moi de vous déranger… » Direct, je sens la tension exaspérée s’installer parmi mes co-voyageurs. Encore un qui veut des sous ! Mais la suite nous éblouit : « Je ne suis pas là aujourd’hui pour demander des sous, au contraire, je gagne bien ma vie. Si je passe parmi vous, c’est parce que je souhaite me marier au plus vite. Je cherche une femme, qui a ses papiers en ordre, bien sûr. Mesdames, vous pouvez me croire, je vous offre ma carte bleue, et je suis performant, je ne m’arrête jamais. »

Inspirée par la pure folie de ce discours, je cherche à engager les regards des inconnus autour, histoire de partager un sourire (chose rare comme les léopards dans le métro). Impossible, incroyable, improbable ! Les gens font comme si de rien n’était, même quand le jeune homme poursuit avec « Maintenant, Mesdames, je vais passer parmi vous avec mon portable. Laissez-moi vos numéros, je ferai une sélection. Vous pouvez également me suivre, je descends ici. Je n’ai pas beaucoup de temps. » Rien à faire – comme des coffres-forts suisses, les visages parisiens restent unanimement durs et verrouillés.

Le moment qui suit est magique. Le train s’arrête à Louis Blanc. Le marié en herbe descend sur le quai. La sonnerie sonne. Comme le clap d’un tournage, le claquement des portes déclenche une rigolade comme je n’ai jamais entendu dans la Ville Lumière. Tout le monde se regarde, soudainement soudé et soulagé. Quelques hommes laissent échapper un « Bravo ! » admiratif. Une petite vieille s’évente avec son foulard. Une jeune fille se retourne, les larmes aux yeux, pour jeter un dernier regard sur celui qui aurait pu être l’homme de sa vie.

Un jeune homme courageux et prometteur dans le métro à Paris – source d’inspiration par excellence. Ou bien ?

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Par |2016-12-22T12:12:40+01:00février 12th, 2014|La vie de tous les jours|0 commentaire

Une artiste expatriée en France

Aujourd’hui je peux me définir, sans y réfléchir, comme une artiste expatriée en France, une américaine à Paris, une chanteuse, vocaliste de jazz-pop, compositrice, pianiste, guitariste en herbe… Mais le voyage est long, et la destination me semble toujours loin…

Sur le Pont neuf – Photo : Chester Harlan

Sur le Pont neuf – Photo : Chester Harlan

Quand je me suis installée à Paris, il y a une vingtaine d’années, je me suis appuyée sur les leçons apprises à Williams College, une petite université privée dans le Massachusetts. Là-bas on nous enseignait les matières les plus variées avant de nous demander de nous spécialiser dans un sujet, de manière à « apprendre comment apprendre » et cultiver la curiosité et la polyvalence. Ne sachant pas ce que je voulais (ou n’osant pas le dire), je n’imaginais jamais rester aussi longtemps, et devenir une artiste expatriée en France aujourd’hui. Après avoir travaillé 5 ans à Munich et 3 ans et demi dans une maison de disque à Paris, j’ai décidé de tenter le coup de suivre mon rêve de chanter en publique, tout en poursuivant l’activité plus « raisonnable » de la traduction. Par un heureux hasard j’ai intégré en 1997 un atelier d’écriture qui m’a inspirée à écrire des nouvelles en compagnie d’autres expatriées anglophones. Le soutien inconditionnel et la bonne humeur de ce groupe fut essentiel pour me permettre de compléter mes premières œuvres, et aujourd’hui une série de nouvelles issues de nos nombreuses séances est en train de devenir un roman dans lequel il s’agit… d’une artiste expatriée en France !

C’est un immense plaisir, de temps en temps, de croiser d’autres artistes expatriés en France, qu’ils soient américains, italiens, grecs, coréens, chiliens… on se retrouve, on prend un café, on partage les histoires de notre arrivée en Europe, nos premiers pas créatifs, nos défis bureaucratiques, nos couples parfois compliqués quand il s’agit de deux artistes. Et au cœur de nos différents parcours et cultures, nous nous accrochons aux fils conducteurs des artistes expatriés en France : l’expression, le désir d’y arriver malgré tout, la curiosité, la vie.

Par |2016-12-22T12:12:40+01:00octobre 1st, 2013|La vie de tous les jours, Voyages|0 commentaire
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