Archives annuelles : 2013

Les voyages et la musique

Il y a une liaison indéniable entre les voyages et la musique. On peut parler d’une chanson, ou d’un album comme un voyage, et en tant que musicien professionnel on voyage souvent pour jouer – très important avant de choisir ce métier ! Dernièrement je parlais avec une copine très musicale, qui m’a dit qu’elle tombait toujours malade en voiture. Alors là, il faut dire que la vie de musicien serait particulièrement difficile pour elle… Des fois c’est un vrai défi de s’organiser pour ne rien oublier, d’être à l’heure pour le train / l’avion / le car / la voiture / le bateau, de s’adapter à la nourriture / aux conditions techniques / au lit, de partager un maximum avant, pendant et après le concert, et de repartir le lendemain.

Ambiance de jour à Moscou :)

Ambiance de jour à Moscou 🙂

Ce que j’aime dans les voyages et la musique : les voitures-bars iDTGV festives, les blagues entre membres du groupe, les animaux accompagnateurs qui se font entendre, le paysage qui défile et inspire, les retrouvailles.

Les voyages et la musique  – mes Top 5 :

Moscou, Russie, 1999 : On a traversé les stéréotypes (la vodka, le froid, le chauffeur nommé Boris…) pour découvrir un peuple chaleureux, amoureux de la France.
Des Moines, Iowa, USA, 2005 : Beau concert organisé par une amie de longue date, précédé d’un tour au salon de l’agriculture pour saluer le plus gros porc des Etats-Unis. Public debout (porc allongé) !
Dubrovnik, Croatie, 2006 : Ville-forte magnifique, ensoleillée, avec un joli théâtre et des calamars délicieux.
Nice, 2010 : Le festival est merveilleusement bien organisé, un super exercice pour apprendre à être efficace.
Taïwan, 2012 : Mélange parfait entre un manque total de repères et une prise en main à 150% ! Et une appréciation que je n’ai vue nulle part ailleurs…

J’ai de la chance. Si on ne compte pas les frites, les deux choses que je préfère au monde sont…les voyages et la musique.

Fin de soirée à Taïpei !

Fin de soirée à Taïpei !

Par |2016-12-22T12:12:40+01:00octobre 22nd, 2013|Voyages|0 commentaire

Une artiste expatriée en France

Aujourd’hui je peux me définir, sans y réfléchir, comme une artiste expatriée en France, une américaine à Paris, une chanteuse, vocaliste de jazz-pop, compositrice, pianiste, guitariste en herbe… Mais le voyage est long, et la destination me semble toujours loin…

Sur le Pont neuf – Photo : Chester Harlan

Sur le Pont neuf – Photo : Chester Harlan

Quand je me suis installée à Paris, il y a une vingtaine d’années, je me suis appuyée sur les leçons apprises à Williams College, une petite université privée dans le Massachusetts. Là-bas on nous enseignait les matières les plus variées avant de nous demander de nous spécialiser dans un sujet, de manière à « apprendre comment apprendre » et cultiver la curiosité et la polyvalence. Ne sachant pas ce que je voulais (ou n’osant pas le dire), je n’imaginais jamais rester aussi longtemps, et devenir une artiste expatriée en France aujourd’hui. Après avoir travaillé 5 ans à Munich et 3 ans et demi dans une maison de disque à Paris, j’ai décidé de tenter le coup de suivre mon rêve de chanter en publique, tout en poursuivant l’activité plus « raisonnable » de la traduction. Par un heureux hasard j’ai intégré en 1997 un atelier d’écriture qui m’a inspirée à écrire des nouvelles en compagnie d’autres expatriées anglophones. Le soutien inconditionnel et la bonne humeur de ce groupe fut essentiel pour me permettre de compléter mes premières œuvres, et aujourd’hui une série de nouvelles issues de nos nombreuses séances est en train de devenir un roman dans lequel il s’agit… d’une artiste expatriée en France !

C’est un immense plaisir, de temps en temps, de croiser d’autres artistes expatriés en France, qu’ils soient américains, italiens, grecs, coréens, chiliens… on se retrouve, on prend un café, on partage les histoires de notre arrivée en Europe, nos premiers pas créatifs, nos défis bureaucratiques, nos couples parfois compliqués quand il s’agit de deux artistes. Et au cœur de nos différents parcours et cultures, nous nous accrochons aux fils conducteurs des artistes expatriés en France : l’expression, le désir d’y arriver malgré tout, la curiosité, la vie.

Par |2016-12-22T12:12:40+01:00octobre 1st, 2013|La vie de tous les jours, Voyages|0 commentaire

Le jazz vocal à Paris

Avant de vivre en France, je ne savais pas que le jazz vocal à Paris était une telle institution. Bien sûr, on sait que Cole Porter, Miles Davis et Blossom Dearie ont passé du temps dans la ville lumière, et j’ai eu la chance d’entendre les grands artistes du genre, Shirley Horn, Betty Carter, Diana Krall et Kurt Elling dans un petit club parisien qui n’existe plus, La Villa.

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Mais en plus de ces évènements musicaux, Paris cultive une vraie passion pour l’apprentissage et l’expression du jazz par le chant, bien que la France ne soit pas un pays où l’on chante dès son plus jeune âge. Ma relation amoureuse avec le jazz vocal à Paris a commencé avec les bœufs vocaux au Studio des Islettes, un autre lieu mythique qui n’existe plus. A côté de Barbès, un quartier populaire au nord de la ville, ce petit club était géré par un togolais souriant, avocat et passionné de jazz, Patrick Tchiakpé. On y accédait en sonnant au portail dans une petite ruelle sombre et silencieuse. A l’intérieur du lieu il y avait de vieux fauteuils, l’odeur de tabac et la bière pas chère. Le piano semblait prêt à rendre l’âme, mais on passait de bons moments musicaux quand même, dans une ambiance décontractée, authentique. J’ai même eu la chance d’animer le bœuf vocal plusieurs fois. Ce fut un plaisir d’accueillir des chanteuses en herbe (et un chanteur de temps en temps). Il y en a plein qui font carrière aujourd’hui, 15 ans plus tard.

D’autres lieux pour explorer le jazz vocal à Paris sont le Café Universel, près du Jardin du Luxembourg, et Autour de Midi et Minuit, près du fameux Moulin Rouge. Dans ces clubs accueillants et pas chers il y a des bœufs vocaux régulièrement, et la programmation est souvent axée sur le chant. Le Swan Bar, vers Port Royal, est aussi présent dans ce genre, depuis plusieurs années.

Vive le jazz vocal à Paris, en France, dans le monde…

Par |2016-12-22T12:12:40+01:00mai 19th, 2013|Jazz vocal|0 commentaire

Le passé devient présent

La semaine dernière j’ai répété cinq jours avec le groupe a cappella dont j’ai la chance de faire partie, les Grandes Gueules, dans le théâtre où nous présenterons un nouveau spectacle pour le festival d’Avignon.

En plus de notre spectacle « Poéziques » basé sur la poésie française, dont l’album est sorti en mai 2012 chez Sony, cette année nous créerons le spectacle avant-garde « Wah-Wah ». Un mélange de bruits vocaux et corporels inouïs et d’effets électroniques hallucinants, ce projet casse les limites de ce groupe phare du genre a cappella. Ce n’est pas pour rien qu’on s’appelle les Grandes Gueules !

Victoria-Rummler-chanteuse-de-jazz-pop-groupEn travaillant sur les bases de ce répertoire largement improvisé, sans mélodie, sans paroles, sans harmonie, à un moment donné on s’est trouvé à poser des questions sur la vraie définition de ce qu’on peut qualifier comme de la musique, et surtout sur notre rôle en la faisant, depuis des années, malgré les risques et les hauts et les bas du métier.
Une idée a émergé qui m’a touchée, et avec laquelle je suis d’accord : on fait de la musique pour essayer de retrouver les sensations de notre enfance, de notre passé spontané et insouciant, et d’inscrire ces sensations dans notre présent pour le rendre plus vivable. Quand on y arrive, et que le public le ressent, tout le reste vaut le coup.

En prenant le risque d’aller vers l’essentiel avec « Wah-Wah », les Grandes Gueules apportent une bouffée d’air frais au genre a cappella. Rendez-vous au Théâtre Notre Dame en Avignon, du 8 au 31 juillet 2013…

Par |2016-12-22T12:12:40+01:00avril 29th, 2013|Jazz vocal|0 commentaire
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