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Les Animaux musicaux ?

Depuis toute petite, je suis fascinée par les animaux, petits, grands, beaux, laids, poilus, lisses, agités, paisibles… leur manière de communiquer, de manger, de bouger et de s’occuper de leurs petits m’a toujours émerveillée, et j’ai toujours senti qu’ils pouvaient nous apprendre plein de choses, à condition de les respecter et bien les observer.

Pendant toute mon enfance, j’ai fait au mieux de m’occuper des cochons d’Inde, des poissons rouges, et du chien qui faisaient partie de la famille, avec plus ou moins de succès – toujours en essayant de communiquer davantage, de forger une connexion plus profonde, sûrement en me rendant un peu ridicule à leurs yeux ! Mais c’était plus fort que moi, tout comme mon empathie bouleversante en les voyant souffrir.

Au fil des années je me suis souvent demandé dans quel domaine animalier je pouvais trouver une utilité. Je suis trop sensible pour devenir vétérinaire (même assistante) ; d’ailleurs, puisque mon activité musicale m’amène à faire beaucoup de voyages, je peux difficilement gérer une ferme, voire accueillir autant de chiens et chats que je voudrais – hélas ! Et peut-être que ça pourrait se développer, mais l’autorité n’est pas mon point fort, alors maître-chien ou même toiletteuse représenterait un défi considérable.

Quoi faire donc ?

Comme c’est souvent le cas, le temps et l’expérience arrangent les choses, et petit à petit je commence à marier mes passions : la musique, les langues, et les animaux. De juin 2020 à juin 2021 j’ai présenté des mini-concerts le dimanche soir en direct sur Facebook, en versant une partie des participations libres des spectateurs à différentes associations qui défendent les animaux.

J’ai également intégré l’association italienne “Artists United for Animals”, en participant notamment à une soirée au profit des animaux d’Australie suite aux incendies dévastateurs de 2019-2020.

Je sens que ce rêve de créer et partager ma musique, tout en aidant les bêtes, est comme une vraie vocation qui m’apporte une sensation d’utilité – pas toujours facile à trouver dans une vie d’artiste…

Comment aller plus loin ?

Je propose de jouer pour des festivals, des rassemblements, ou autre, en lien avec les animaux, afin de sensibiliser un public plus large à ces êtres ô combien plus sages que nous. Et vous, auriez-vous des idées ? Vive la musique, vive les animaux !

Par |2022-06-22T11:29:58+01:00juin 22nd, 2022|Jazz vocal, La vie de tous les jours|0 commentaire

Vicki in the Porkies

Parfois il faut se bousculer. Déjà avant la crise sanitaire, j’avais cette sensation ; à trois décennies, trois langues et trois albums de mon pays natal, je me trouvais éloignée de ma vraie voix, ma personnalité musicale, mes paroles.

Du coup, quand je reçois par hasard un appel aux candidatures pour une résidence artistique au Porcupine Mountains Wilderness State Park, dit “The Porkies”, sur la péninsule supérieure du Michigan, USA (l’état de ma naissance), je saute sur l’occasion.

La préparation du dossier est émouvante: je redécouvre tant d’aventures créatives avec différents artistes, et tant de beaux souvenirs par rapport à ma propre progéniture musicale : “Twinkle,” “am I am” et “Take Two”.

Quelques mois plus tard, je n’y pense plus, quand je reçois un mail de la directrice du programme “Wilderness Artist Residency”, me proposant une résidence du 1 au 14 septembre 2020, dans la “Dan’s Cabin”, construite avec amour – mais sans eau courante, ni électricité, réseaux, chauffage…
De nouveau je saute – de joie !

En dépit des défis de la crise, je fais le périple jusqu’au Houghton County Memorial Airport, équipée de ma nouvelle guitare, affectueusement nommée Martha (une Martin GPC-16E). Je loue une voiture on ne peut plus américaine (une Dodge Challenger “muscle car”) et navigue les 200 km jusqu’à l’immense parc (environ 24 000 hectares), au bord du Lac Supérieur. La suite est difficilement descriptible, mais je tente le coup…

Il y a la pureté de l’air, les nuances de couleurs infinies, le noir absolu de la nuit, les sons que l’on n’a plus l’habitude d’écouter : le vent, l’eau des ruisseaux, les bêtes qui croquent le bois de la cabane sous mes pieds. Il y a les employés du parc, avec lesquels je partage une langue, mais dont la culture et le mode de vie me sont étrangers. Il y a les défis quotidiens d’aller chercher de l’eau et bien la doser pour la journée, d’allumer un feu tous les soirs, et de gérer les toilettes sèches sans attirer des souris, qui aiment à faire leurs nids dans le papier.

Et il y a moi-même. Avec mes doutes de ne pouvoir me débrouiller seule, mon esprit ludique qui se laisse inspirer par des choses surprenantes (les pieds dans la boue, un serpent…), mes mélanges éternels de nostalgie, recherches sonores et humour. Chaque instant m’offre une leçon de vie. Petit à petit, je m’habitue à cette nouvelle existence. Les jours s’écoulent.

A l’issue de la résidence, je présente mes chansons en herbe sous forme d’un concert solo, en plein air, à la station de ski du parc. Mes notes s’envolent au-dessus des pistes, alors couvertes d’herbe. Le public, distancié, masqué, enthousiaste, se couvre et applaudit en crescendo afin de se chauffer à la tombée de la nuit. Et les maints souvenirs de ce séjour prennent place dans mon coeur.

Le retour à la “civilisation” semble manquer de sens. La lumière et le bruit de Paris me bousculent, tout comme le noir et le silence lors de ma première nuit dans la cabane. Quelle chance incroyable de connaître ces univers ô combien différents ! Ma passion pour les animaux et la nature à l’état sauvage ne fait que croître depuis mon retour. Et chaque photo, chaque mention de ce parc magique et majestueux me projète de nouveau dans cette vie, la vraie.

Entre septembre 2020 et août 2021 je peaufine les 11 inspirations de cette résidence artistique, en enregistrant moi-même les voix, la guitare, le piano, et les percussions vocales / instrumentales. Pour me sentir moins seule, j’y ajoute quelques bruits authentiques du parc – un clin d’oeil à mes confrères pendant le séjour : l’eau, le vent, le feu, la terre.

Le fruit de ce travail sera mon quatrième album. Je l’appelle “Leaps and Bounds” – car cette aventure, ce saut dans le vide, est un véritable bond vers l’avant, vers l’avenir, pour l’artiste que je suis devenue.

Qui l’aurait cru, en pleine pandémie, à mon âge, toute seule, sans confort ni réseau ?

Et bien justement…

Par |2021-10-30T09:54:43+01:00octobre 30th, 2021|Voyages|0 commentaire

2020 : La Transformation

L’année commence de manière plutôt sympathique : entourée d’amis et de bonne musique émanant de 45 tours placés soigneusement un par un, je regarde le feu d’artifice de minuit avec espoir et gratitude.

En février j’ai la chance d’aller à Venise et de participer au Carnaval pour la première fois, émerveillée par son mystère coloré et élégant. La crise sanitaire semble encore loin de ma réalité. Quelques jours après mon séjour, la dernière semaine du Carnaval est annulée. Les confinements commencent, le feu d’artifice ne fait plus son effet.

Mon habitude de vivre dans les trains et les avions, voire de partager ma vie entre différents lieux, s’envole (si on peut le dire), m’obligeant à choisir, me poser, et me poser des questions. Mon passé, présent, et avenir me parlent des hauts et des bas, et des chemins à entamer pour le temps qui me reste.

Au fil des jours qui défilent, je n’oublie jamais cette immense chance d’être en quelque sorte protégée des souffrances extrêmes dans le monde suite à cette crise sans précédent. Petit à petit je lis, je m’informe, je me rends virtuellement disponible, et j’apprends que l’abondance découle de la générosité.

Heureusement, la crise me permet de réaliser un rêve : ayant été sélectionnée parmi des centaines de candidats, je pars en résidence artistique dans un parc protégé, « The Porkies » sur la péninsule supérieure du Michigan, mon état natal. Quinze jours sans électricité ni eau courant, afin d’écrire, de jouer, de chanter, inspirée par la nature pure. J’apprends à exister seule, en affrontant mes peurs et faiblesses. J’écoute. Je fais mon deuil. Je crie et crée. Je fête. Je partage.

Plus que jamais, je songe à trouver une utilité plus importante dans cette musique qui fait partie de moi. Passionnée des animaux, je cherche un lien entre les deux.

Et là, l’étincelle…

Le 21 juin 2020, jour de la fête de la musique, « Vicki’s Sunday Stream » voit le jour : un mini-concert, solo sur ma Page Facebook, authentique et spontané. Je sème des graines, en toute simplicité, pour celles et ceux qui veulent bien (re)découvrir. J’arrête de courir après la célébrité, la validation des pros du métier, en faisant un effort monumental pour m’équiper, surmonter les obstacles techniques, et changer mes habitudes de scène.

La mèche est allumée…

Et ces moments devant l’écran font renaître l’espoir du feu d’artifice.

Ce rendez-vous hebdomadaire auto-imposé me pousse à construire mon répertoire de la manière la plus épurée et naturelle possible. Du coup je passe mes dimanches avec des fans dans le monde entier, qui sont présents, me font des commentaires, me remercient, me soutiennent. Je jouis d’une liberté artistique absolue. Et grâce aux participations libres, je verse une partie à la SPA, la Humane Society, 20 Millions d’amis… et je sens que c’est la bonne voie.

Merci 2020 pour ces émotions, ces leçons, cette transformation.

Par |2020-12-08T15:14:54+01:00décembre 8th, 2020|Jazz vocal, La vie de tous les jours, Voyages|0 commentaire

COVID et Créations

En jetant un coup d’œil à ce site après une longue absence, je ressens le besoin d’y ajouter quelque chose. Hélas, pas possible d’ajouter des dates en ce moment, car l’activité artistique que je connaissais est suspendue depuis le mois de mars… alors, à l’issu d’une période d’incompréhension, de paralysie et de deuil, aujourd’hui je réagis en ajoutant quelques mots, une tentative de guérir de mon expérience suite à la propagation de la Covid 19* et de trouver mon chemin vers l’avenir.

Voilà comment ça s’est passé : étant une grande voyageuse, le 12 mars je suis sur le point de rester bloquée aux USA, juste avant la fermeture des frontières américaines et le confinement en France. Quelque chose en moi me fait monter dans l’avion NY-Paris malgré les doutes et les liens familiaux de plus en plus fragiles, donc précieux : une envie d’assumer pleinement ma vie européenne, de démontrer mon indépendance une fois de plus, de renforcer les colonnes de l’édifice construit sur une vingtaine d’années, de mon art, mon mode de vie, mes choix…

Quand le confinement arrive, sous le choc, je suis lente à réagir. Ecoeurée par la souffrance, accrochée à mes habitudes malgré une grande spontanéité, je me plonge dans le travail manuel, l’instant, la nature, l’écriture, et j’arrive presque tous les jours à maintenir une routine, un poil de productivité.

En même temps, je prends conscience, d’une manière beaucoup plus profonde, des choses et des personnes qui me sont chères. Je fais de tout pour rester connectée, apprécier et apaiser les êtres autour de moi. Et j’ai envie de diffuser davantage ce qui me vient à l’esprit, à la voix, à la bouche, si cela peut apporter un peu de soutien et de réconfort dans cette période, la plus sombre que j’ai connue.

C’est ça, trouver l’utilité dans tout ce que cette vie nous offre. Il me semble plus important que jamais de réagir, de s’adapter, et de partager. C’est la clé de l’espoir. Allez, hop ! A bientôt pour de nouvelles aventures.

*N.B. : selon l’Académie Française on dit bien « la Covid 19 » puisqu’il s’agit d’une « maladie »…

Par |2020-06-22T10:59:12+01:00juin 22nd, 2020|La vie de tous les jours|0 commentaire

Le Retour du piano

Ma biographie raconte que j’ai commencé à jouer du piano à l’âge de 6 ans…un petit bout de phrase qui n’exprime pas le rôle primordial de cet instrument dans ma vie, depuis toujours…

Toute petite donc, après avoir pianoté avec beaucoup d’enthousiasme devant ma famille, j’ai commencé des cours particuliers de piano, et lors de chaque déménagement familial ce fut une priorité de trouver une nouvelle enseignante. Dans mes souvenirs, les cours de piano se faisaient dans la discipline requise pour aborder les grands compositeurs (Bach, Mozart, Chopin, Rachmaninov…), toujours chez une dame austère, aux cheveux en forme de casque… Bref, elles étaient toutes très compétentes, mais elles manquaient de « peps » à mon goût… Encore aujourd’hui, il m’arrive de qualifier un chemisier ou une robe comme « tenue de prof de piano »… je vous laisse imaginer !

Toujours est-il que ces cours m’ont permis de développer des bases musicales solides et d’obtenir quelques bourses pour financer des stages d’été. Je donnais des récitals, j’accompagnais la chorale à l’école, je commençais à m’accompagner en chantant…

Puis un jour j’ai fait du ski nautique.

Je m’explique :

Atterrie à Miami pour quelques années pendant mon adolescence, un jour j’ai sauté sur une invitation à faire du ski nautique avec des amis, sans penser une seconde au récital auquel je devais participer le lendemain. L’après-midi sur l’eau était drôle et intense, et j’étais bien fatiguée le soir. Mais au récital, en jouant les premières notes d’un prélude de Gershwin, j’ai paniqué : à force d’avoir serré le palonnier pour rester debout derrière le bateau, j’avais complètement épuisé les muscles des avant-bras, transformant les rythmes de Gershwin en soupe caoutchouteuse. La catastrophe…ou au moins c’est comme ça que je l’ai vécu…

A vrai dire, le piano avait réveillé mon côté perfectionniste. Cet « échec » a fait que j’ai évité de jouer en public pendant un bon moment, même si l’étincelle créative continuait de brûler ailleurs : j’ai expérimenté avec le théâtre, la danse, la clarinette, et surtout la voix, sous toutes ses formes, dans toutes ses nuances. Malgré tout, ce « meuble noble » m’est toujours resté très proche, dans tous les endroits où j’ai vécu, et surtout dans mon processus créatif.

Aujourd’hui le temps et la vie m’invitent à partager de nouveau mon amour pour cet instrument mythique et magnifique ; il forme la base de mon spectacle solo et des nouveaux enregistrements à venir… Chaque note représente la joie de toute une vie, et j’espère que cela s’entendra !

Par |2019-09-26T15:20:54+01:00septembre 26th, 2019|Jazz vocal, La vie de tous les jours|0 commentaire

Toujours des surprises…

Cet article change des autres, tout comme son acteur principal ! Je m’explique…

Je suis dans le TGV pour aller travailler en Italie. Le trajet Paris-Turin est très beau, longeant les Alpes et le Lac du Bourget, et je suis plutôt de bonne humeur, contente de travailler dans le wagon silencieux et d’observer les autres passagers, toujours source d’inspiration. Une personne en particulier m’interpelle en me provoquant une sensation étrange, inexplicable : une jeune femme asiatique, grande comme moi, souriante mais perdue, qui n’arrive pas à trouver son siège. Quelque chose me dit qu’elle ne parle pas le français, alors je lui propose de l’aide en parlant anglais, et l’air soulagé, elle commence à me raconter plein de choses.

Thaïlandaise, elle s’appelle Li et traverse l’Europe toute seule, « pour se sentir plus forte » dit-elle en faisant un geste de bodybuilder. Après quelques jours à Paris (« où le temps et les gens sont froids »), elle est curieuse de découvrir Milan. Ainsi arrive la première surprise : je lui demande ce qu’elle pense faire à Milan, et elle répond d’un air à la fois timide et coquin : « De la pole dance ! ». Je suis tellement étonnée qu’aucun mot n’arrive à percer mon sourire Kodak, et on reste figé jusqu’à ce qu’elle reprenne sa place quelques minutes plus tard.

Curieuse quand même, après quelques heures de trajet je lui propose de m’accompagner à la voiture-bar pour prendre un café ou un thé. « Oh oui ! » dit-elle avec une bonne dose d’enthousiasme. A 11h du matin il n’y a pas grand-monde au bar, à part quelques anglais qui commencent à fêter la journée, ou bien à oublier la soirée de la veille…bref ! Li les fixe avec intérêt, et j’ai du mal à attraper son regard pour lui demander ce qu’elle veut boire. Il faut bien 30 secondes avant qu’elle dirige ses yeux vers moi et déclare : « une bière ! » Surprise numéro deux ! Je tombe dans les clichés peut-être, mais les femmes asiatiques que je connais ne boivent pas beaucoup d’alcool, surtout à 11h du mat… Mais bon, j’aime les situations décalées, alors pourquoi ne pas la suivre dans son délire ?

Toujours des surprises…

2 minutes plus tard les bières sont servies. Elle descend la sienne en 3 minutes et demie environ, et commande une autre (surprise !), tout en surveillant les anglais, qui passent déjà aux digestifs (pas de surprise !) Elle me raconte l’histoire de son petit-ami, un pilote d’avion hollandais qu’elle ne voit jamais, et qui n’a pas l’air sympa, « mais le sexe déchire ! » Surprise ! Jamais vu un tel manque de pudeur de la part d’une asiatique parfaitement inconnue quelques heures auparavant, mais je tombe dans les clichés peut-être…

Ca continue. C’est l’ambiance dans la voiture-bar IdZap. Le barman met du Stevie Wonder et Li se met à danser, faisant comprendre aux anglais qu’elle ne porte pas de soutif (surp—- vous connaissez la suite). Je suis le mouvement (sauf la partie soutif), mais je n’arrive pas à me débarrasser de l’idée que quelque chose ne va pas.

Je m’excuse gentiment et retourne à mon siège, où (en mode Sherlock Holmes) je fais quelques recherches sur la culture thaïlandaise, les femmes…et…su—— ! Je découvre un article sur les « lady boys », quasiment un genre à part, largement intégré et toléré en Thaïlande : de jeunes hommes qui s’habillent en femme avec une crédibilité remarquable, tout en gardant leurs « parties » masculines. Il y a même un article intitulé « Comment savoir si la fille que vous draguez est un lady boy – avant qu’il ne soit trop tard ! » Toutes les indications s’appliquent à ma nouvelle copine. Ca y est, je ne suis plus surprise…

Je suis à la fois déstabilisée, amusée et touchée d’avoir passé du temps avec Li. Elle est cool, pleine de vie, et à la recherche de contact, tout simplement, comme nous tous. Pourquoi est-ce tellement important de « saisir » le genre, la sexualité d’un être humain pour être à l’aise ?

C’est une belle leçon de souplesse d’esprit, et j’espère que Li fait un carton à Milan. 🙂

Toujours des surprises…

Coucou de l’Italie !

Par |2018-09-24T17:55:29+01:00septembre 24th, 2018|La vie de tous les jours, Voyages|0 commentaire

Ode au Café U !

Ayant grandi dans plusieurs endroits du monde (Détroit, Rochester, Grand Rapids, Miami, Boston, Munich…), je n’avais jamais pu suivre l’évolution d’un lieu, d’une amitié, ou d’une activité pendant plus de 5 ans. D’où mon émotion la semaine dernière, à la soirée d’adieux au club parisien mythique, le Café Universel.

Anciennement appelé le Mineschola, cette sorte de pub international dans la rue St. Jacques (Paris 5ème) est tout en longueur avec une déco plutôt flashy : une grosse Statue de la Liberté en plastique a sa place permanente au bar, et des étoiles au plafond portent les noms des artistes attitrés (oui, j’en ai une !).

En poussant la porte, on est frappé par le sourire, les bras ouverts et le « Bienvenue au Café Universel !» d’Azou, l’âme du Café U. Elégant, rêveur, avec un petit air de Ricardo Montalban, Azou est parmi les premiers patrons de club à me donner carte blanche : en 20 ans d’aventures musicales, j’y ai pu animer des jam sessions, jouer avec différents musiciens, développer mon style atypique, et partager mes trois albums en tant que leader. Avec des amis et des élèves de tous horizons on a passé beaucoup de soirées à siroter la bière fraîche et les cocktails aux noms créatifs, tout en écoutant de la musique live, authentique, parfaite dans son imperfection.

D’autres souvenirs surgissent : la planche qui me tombe sur la tête en plein milieu de la chanson…l’inversion des rôles en fin de soirée, avec le pianiste Nico Morelli au chant et moi-même au piano pour une version inouïe (le moins qu’on puisse dire) de « My Funny Valentine »… « les meilleurs croque-monsieurs de Paris » (selon Azou)…la joie de se lancer, se tromper…

Passionné par la culture japonaise, Azou a flashé sur la chanson « Watashi » de mon premier album, « Twinkle ». Au fil des années on a pris l’habitude de se saluer en disant tout simplement « Watashi ! » – ce qui est drôle quand on connaît la traduction française : « Je ! » Bref, ça fait sourire, comme tant d’autres choses dans ce lieu, un vrai bijou largement consacré à l’expression vocale.

Aujourd’hui Azou prend sa retraite, et je tiens à le remercier pour ces belles aventures, ces occasions de se (re)trouver, de faire vivre la musique et la créativité. Watashi !

Par |2018-04-23T14:47:52+01:00avril 23rd, 2018|Jazz vocal|0 commentaire

La fin d’année, les voyages, le Club Med…mélange parfait !

Ca y est, une nouvelle année voit le jour, et je tiens à rédiger un mot de gratitude pour les aboutissements de 2017, ainsi qu’un mot d’espoir pour 2018. J’ai eu l’immense chance de faire une cinquantaine de dates cette année, de fêter l’éclosion de mon nouvel album Take Two en présence de Federico Casagrande, Olivier Louvel, Dano Haider et Lucien Zerrad, d’écrire des paroles pour Didier Gustin, de découvrir de nouveaux lieux en France et en Italie, et de coacher plusieurs groupes et individus, de tous âges et tous niveaux.

L’année a fini – et démarré – avec un séjour professionnel au Club Med, cet organisme mythique qui invite des artistes depuis belle lurette afin d’amuser les clients à l’heure de l’apéro. L’un des plus grands plaisirs de ce métier est la découverte de nouvelles destinations tout en gagnant sa vie avec la musique. Si mes souvenirs sont bons, avec de chers amis musiciens on est déjà parti une quinzaine de fois, notamment au Portugal, en Turquie, au Maroc, en Suisse, à Ibiza, et à plusieurs destinations en France. Selon le village, on a plus ou moins d’opportunités de nous exprimer musicalement, et surtout – on a accès au buffet illimité trois fois par jour !

A l’année 2018, qu’elle soit remplie de belles choses, équilibrées, calmes, passionnées, décalées…

Par |2018-01-19T11:31:04+01:00janvier 19th, 2018|Jazz vocal, Voyages|0 commentaire

« Take Two », mon nouvel album !

Sortie le 29 septembre 2017 (Blue Moon Inner Jazz / Fresh Sound / Socadisc)

Il y a quelques années, le metteur en scène Eric Fauveau m’a invité à présenter un concert au Théâtre du Bois d’Arcy dans les Yvelines, autour d’une thématique. Spontanément l’idée du cinéma m’est venue à l’esprit, avec son lien indéniable au chant et au jazz. Cette soirée a semé les graines du projet qui voit le jour aujourd’hui.

Une « take » est une « prise » en anglais, soit de son, soit d’images. Pour arriver à un bon résultat (si bien au studio que sur le plateau de tournage), il peut y avoir plusieurs prises afin de peaufiner chaque détail ; plus rares sont les premières prises parfaites, ou magiques malgré (grâce à…) leurs imperfections. Dans le cas de mon nouvel album « Take Two », le « two » fait référence non pas à la deuxième prise, mais au fait qu’il réunit deux instruments à la polyvalence infinie : la voix et la guitare, pour une série de duos.

En fait, il faut dire aussi que j’aime la sonorité de ce titre, tout simplement. Dites-le plusieurs fois à haute voix, et vous verrez : Take Two Take Two Take Two… 🙂

Quel périple de faire naître ce zygote ! (autre joli mot)

Dès la conception, j’ai voulu faire comme une série de courts-métrages de styles très différents – d’où le choix de cinq guitaristes aux sons et parcours divers (et pas des moindres !) : Nguyên Lê, Lionel Loueke, Federico Casagrande, Guilherme Monteiro et Dano Haider. Vu la richesse et du répertoire de cinéma, et de l’orchestration qui l’accompagne souvent, pour faire des interprétations « rummleriennes » je suis partie à contre-courant, vers le minimalisme spontané, sans regarder en arrière.

C’est passionnant de voir comment les choses s’enchaînent, une fois que l’on s’engage sur un chemin : un ami producteur à New York m’a présenté Guilherme Monteiro pour notre première enregistrement ; j’ai recroisé Nguyên Lê « par hasard » au moment de planifier la deuxième séance ; lors d’un concert de Federico Casagrande on a joué un morceau ensemble ; Dano Haider a refait surface depuis le sud de la France ; et Lionel Loueke, ayant apprécié mon univers, a répondu présent pour le dernier enregistrement. Quelles émotions, quels sons, quelle liberté qui fait peur aussi ! Evidemment, je n’ai pas pu m’empêcher de sculpter deux pièces uniquement vocales (petit clin d’œil au groupe vocal dont je fais partie depuis 10 ans, les Grandes Gueules a cappella), ce qui rajoute une autre dimension encore.

Le côté visuel de mon nouvel album « Take Two » a également été réalisé par la force du « hasard » et de l’amitié (Bernard Nicolau-Bergeret, Brigitte Badier, Patrice au Ciné 104, Imelda O’Reilly, Joe Foley, Pat et Steph de Swip Swap, et Gildas Boclé).

Et pour finir, concernant la production et l’organisation je suis très reconnaissante à l’association Poisson Papillon, au label Blue Moon Inner Jazz, et surtout à Henri Laurence. Pour la promotion et la diffusion je suis entourée de Sylvies (Durand et Jacquemin). Décidément, même un album minimaliste implique un max de personnes, dont vous-même, les lecteurs, les mélomanes, les cinéphiles… alors bonne découverte de mon nouvel album « Take Two » !

Par |2017-09-18T11:06:17+01:00septembre 18th, 2017|Jazz vocal, paroles|0 commentaire

Ode à Avignon

L’été est arrivé, et pour la 6ème fois, à partir du 6 juillet, je participerai au Festival Off avec le groupe vocal Les Grandes Gueules.

Comment décrire cette expérience ? Souvent on me demande si ce n’est pas trop fatigant. « Oui et non », je réponds :

« Oui » parce qu’il s’agit de se lever à 7h du matin vingt-cinq jours de suite, pour une mini-séance de yoga suivie par le petit déj, l’échauffement vocal, la préparation, une demi-heure de bus, l’installation et la balance au théâtre, le spectacle, le démontage du plateau pour laisser la place à la compagnie suivante, et la parade pour chanter et tracter sur les terrasses de cafés, histoire de promouvoir le spectacle du lendemain. Il y a environ 1 500 spectacles dans le festival off, 1 500 compagnies donc qui font plus ou moins le même rituel – le tout dans un cadre méga-ensoleillé où la température reste autour de 30 degrés.

« Non » parce que le cadre est méga-ensoleillé, et on absorbe vite tous les détails de ce rituel (voire la position de chaque câble, projecteur et chaussure…) pour se concentrer sur ce qu’on fait de mieux : partager notre spectacle, nos quatre voix et personnalités différentes, même nos fragilités quand la fatigue ou la chaleur commence à prendre le dessus. Les spectateurs sont nombreux, professionnels, amateurs, tout près, 100% avec nous pendant une heure et quart. En sortant du théâtre, malgré la chaleur on baigne dans la fraîcheur des innombrables artistes, leurs décors, leur créativité, leur sens d’humour. Avignon Off est une ode à l’humanité…

Par |2017-07-05T16:09:21+01:00juillet 5th, 2017|Jazz vocal, Voyages|0 commentaire
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